Casque Pimax Crystal : peut-il être le meilleur ?

I. Introduction

Le Pimax Crystal succède à deux générations de casques de VR et introduit une nouvelle gamme hybride : casque PCVR classique (avec un câble relié à l’ordinateur, compatible SteamVR, le grand classique), mais aussi Standalone : le casque est capable de fonctionner en autonomie sans pc. La seconde génération proposait avec le 8KX un FOV de 180°. Le crystal propose un FOV (field of view, champ de vision en français) dans la moyenne du marché, et il faudra attendre le 12K pour profiter à nouveau d’un champ de vision large.

Ce choix amène donc notre problématique : est-ce que le retour à un champ de vision classique est compensé par l’incroyable gain en netteté qu’apporte l’écran du Crystal : 2880×2880 par oeil !

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II. Conception et Design

Design

Le Pimax Crystal utilise une évolution du boîtier de la génération précédente. C’est gros. Voilà c’est dit. Au regard de la taille de l’écran et du FOV, ce n’est pas justifié, mais il faut comprendre que c’est ce boîtier qui acceuillera aussi l’incroyable écran du 12K qui comme son nom l’indique, proposera 6000 pixels de large par oeil ! Alors oui il s’agit d’un compromis défavorable au Crystal. La sangle a été légèrement revue. La face avant est prévue pour être interchangeable avec une “faceplate” pour tracking Lighthouse (voir “Suivi dans l’espace”).

Le boîtier propose trois ports USB qui permettront de monter des modules dans le futur. Les lentilles sont prévues pour être démontables.

Qualité de fabrication

Comme la génération précédente, ce casque est prévu pour être modulaire. C’est pour moi une erreur (c’était déjà une erreur sur la génération précédente) car cela rend ce casque beaucoup plus complexe à réaliser : il faut prévoir que certaines parties soient démontables, tout en faisant en sorte que les assemblages ne présentent pas de jeu… Je trouve notamment que la fixation de la faceplate laisse à désirer. Quelque part la question reste de savoir si les modules qui seront proposés justifieront ce choix. A ce jour sont prévus une faceplate pour un autre mode de suivi dans l’espace, ainsi qu’un module Wifi, on espère pouvoir les tester !

Donc oui la qualité de fabrication perçue est en dessous de la concurrence. Mais aucun casque sur le marché ne propose autant de fonctionnalités et ne possède ce caractère évolutif.

L’installation de la batterie est par contre assez fastidieuse : il y a deux clips difficiles à enfoncer. C’est quelque chose qui devra être corrigé.

installation de la batterie avec les deux clips

Pimax réutilise visiblement le câble de la génération précédente, sauf que le câble de la génération précédente n’avait pas besoin d’être facilement branché/débranché. C’est ici un réel problème puisque ce câble n’est pas équipé de détrompeur. Il faut donc suivre le diagramme au dessus pour ne pas se tromper (pas d’inquiètude, on n’abîme pas le câble si on l’insère dans l’autre sens). C’est ce genre de petits détails qui font tâche.

Confort

Le casque est lourd. 1001g sur la balance. C’est clairement le casque le plus lourd du marché. A nouveau : autant de fonctionnalités, ça pèse ! Pour autant, en usage assis (Sim Racing), cela ne m’a pas dérangé. Je cours en endurance avec et ce n’est pas à ce niveau que je fatigue. La batterie de 120g qu’on installe à l’arrière du casque vient répartir la charge et je le répète : le poids ne me dérange pas.

Par contre le poids sera probablement un inconvénient pour des jeux debout où l’on bouge la tête plus vite : à ce moment, l’inertie impliquée par le poids génère des mouvements du casque par rapport à la tête. A mon avis, il faut comprendre ce casque comme étant dédié à des jeux assis.

Du reste, le casque est équipé de mousses qui font leur office. Le serrage de la sangle s’effectue par l’arrière et est efficace. Au niveau du nez, le système de clapets est intéressant et aucune fuite de lumière n’est à déplorer.

Batterie

Le casque est livré avec deux batteries et un chargeur. L’utilisation de la batterie est obligatoire.

Lorsqu’on utilise pas le casque, le câble permet aussi de recharger la batterie.

Lorsque le casque est branché directement au PC, comptez deux bonnes heures d’autonomie.

Lorsque le casque est branché sur le Power Hub, l’autonomie monte à 6 heures.

6 heures c’est déjà très conséquent, et ça permet de minimiser la gestion de la batterie. Forcément pour un usage Sim Racing pur, cette batterie est un inconvénient. Mais il faut se poser pour prendre un peu de recul et bien comprendre le positionnement du casque : il y a maintenant beaucoup de casques PCVR/Standalone. Mais tous sont beaucoup plus orientés standalone que PCVR. En conséquence : en mode pcvr, l’image est souvent dégradée, et la connexion difficile à établir. Tout l’inverse du Crystal qui se positionne avant tout comme un casque PCVR tout en offrant la possibilité d’être utilisé en standalone.

Et ce mode standalone est pour moi TRES important. Il faut l’avoir essayé pour le comprendre : c’est une toute nouvelle liberté, une nouvelle manière de jouer, pour tous !Vous pouvez vous mettre face au canapé et faire un ptit ping pong, ou alors sortir dans votre jardin et shooter des zombies. Ce n’était pas possible avec la génération précédente qui nécessitait d’être relié au pc, d’installer des bases etc… Je suis même partie en vacances avec mon casque.

Alors oui on se dit : “moi je ne fais que du Sim Racing, je n’ai pas besoin du standalone”, mais l’essayer c’est l’adopter ! Et c’est au pire des cas une excellente plus-value en cas de revente.

Suivi dans l’espace

Le suivi dans l’espace du casque est de type “Inside-Out”, c’est 4 caméras situés sur le casque qui permettent de suivre le casque et les manettes : à nouveau, ça pèse. On fait beaucoup de bruit autour du Big Screen qui ne pèse que 127g, mais celui utilise un suivi Lightouse qui nécessite l’utilisation de bases externes fastidieuses à installer.

Pimax inside out tracking caméra

Le suivi dans l’espace est fluide et je n’ai pas réussi à le prendre en défaut, même dans un espace étriqué comme mon simulateur, rien à redire.

A noté qu’il sera possible d’échanger la façade avant pour une façade proposant un tracking Lightouse, la solution SteamVR : le casque est tracké par deux bases situées aux angles de la pièce. Honnêtement, le seul intérêt de cette solution est de mieux suivre les manettes. Un cas d’utilisation limitant en Inside-Out, c’est lorsqu’on fait du tir à l’arc : la main qui tent l’arc se retrouve derrière le casque et est généralement assez mal suivie. C’est un compromis que je fais facilement tant il est pénible d’installer les bases Lighthouse.

III. Performance visuelle

Qualité d’image

C’est là où le Crystal brille ! 2880×2880 par oeil ! C’est la résolution la plus élevée du marché (avec le 8KX). Sauf que le champ de vision étant réduit, la netteté s’en trouve énormément améliorée ! On se raproche de la vue humaine : on distingue la maille des grillages aussi loin qu’on est sensé le faire en vrai. Le nombre de pixel par degré de champ de vision est tellement élevé qu’ils deviennent indistinguables et même avec un réglage graphique moyen, on ne peut pas distinguer les pixels. C’est un grand pas en avant de ce point de vue. Par contre le casque nécessite par conséquent une carte graphique relativement puissante. J’utilise une 4080, et cela me paraît juste correct pour profiter du casque.

Lentilles

Le Pimax Crystal utilise des lentilles en verre interchangeables : par défaut on a des lentilles à 35PPD (pixels par degrés) et Pimax va aussi expédier un second set à 42 PPD (on gagne en netteté mais on perd en champ de vision). A nouveau : le fait que les lentilles soient interchangeables rend forcément le boîtier plus lourd et plus complexe. A noter que même si la solution de montage est très propre (une vis et plusieurs aimants fixent la lentille), je n’ai pas trop apprécié de faire le changement car on a forcément peur de faire rentrer de la poussière dans le casque.

Aucun problème de raies de lumière à déplorer, c’est parfaitement maîtrisé.

Les lentilles du Pimax Crystal

Champ de vision (FOV)

Le champ de vision du Pimax Crystal est donné pour 140° en diagonale. Pas tout de suite évident de s’y faire lorsqu’on vient d’un 8KX mais le champ de vision reste large comparé à la concurrence. Par contre la dalle 2880x2880p implique un fov assez carré, ce qui est moins naturel que des champ de vision rectangulaires.

Couleur et luminosité

C’est à nouveau un point fort du Pimax Crystal: autant je me suis habitué à la très forte netteté, autant à chaque fois que j’enfile le casque, la qualité des couleurs continue de me surprendre : cela défie toute concurrence ! Les couleurs éclatantes sont… éclatantes, les teintes ternes le sont et les noirs sont parfaits. Cela met un coup de vieu à l’ancienne génération. Combiné à la netteté accrue, cela crée une image vraiment agréable à regarder. Et à nouveau, une image proche de la réalité.

Fluidité

Le Pimax Crystal est proposé par défaut en 90Hz, et un mode 120Hz indiqué en bêta est accessible. Ce dernier mode n’a jamais posé de problème pour moi et peut dors et déjà être proposé en version finale. C’était un défaut du 8KX qui était chez moi uniquement stable en 75Hz. Rares sont les casques proposant plus que 90Hz, et il est même prévu de monter à plus de 120Hz. Cela rend le casque très évolutif. Cela me rappelle le 5K+ qui permet de monter à 144Hz, ce qui le rendait très évolutif (générer des images en VR à 144Hz, il faut être bien équipé !).

Fonctionnalités

Pour soulager la carte graphique, le casque propose l’eye tracking, le suivi des yeux. Celui-ci permet en théorie de dégrader l’image là où l’oeil ne regarde pas. La solution fonctionne à 120Hz et est impossible à prendre en défaut. C’est un point très positif. Malheureusement, sur steamVR il n’y a pas de gain, il faut utiliser la solution open source OpenVR pour obtenir des gains jusqu’à 10% sur les titres compatibles…qui ne sont pas nombreux :

10% sur RF2, fonctionne parfaitement

10% sur ACC, mais avec quelques glitches sur les bords (dans les gradins ou sur l’herbe)

10-15% sur Iracing, fonctionne parfaitement (ce n’est pas moi qui ait testé)

0% sur AMS2.

On espère que l’intégration de cette solution progressera, car c’est réellement 10% de gain en fps SANS AUCUNE PERTE VISUELLE !

IV. Performance audio

Le casque est à nouveau proposé avec deux solution audio : la standard (SMAS) et la Deluxe (DMAS). J’ai pour ma part testé la Deluxe qui est très convaincante. Il faudra vraiment être audiophile invétéré pour ressentir le besoin d’utiliser un casque audio dédié.

V. Facilité d’utilisation

Le driver : Pimax Play

Le nouveau logiciel ne m’a posé aucun problème et a immédiatement détecté le casque. En sous-couche c’est bien le Pitool de la seconde génération que l’on retrouve en cliquant sur “settings”.

Pimax Play logiciel

Auto-IPD

L’eye tracking permet aussi d’activer l’Auto-IPD : le réglage automatique du positionnement des lentilles. C’est une fonctionnalité parfaitement au point qui m’a par ailleurs permis de déterminer que mon IPD idéal est 63,4mm. Le réglage de la position des lentilles est donc motorisé… encore une fois, cela ajoute du poids.

Les boutons du caques

On retrouve plusieurs boutons sur le haut du casque : réglage du son, bouton power, réglage de la position des lentilles (lorsque le Eye Tracking est désactivé). Certains utilisateurs se sont plaints que le positionnement de ces boutons n’était pas idéal vu qu’ils sont là où on met les doigts lorsqu’on manipule le casque. Personnellement je m’en suis très bien accomodé.

Il y a aussi un bouton pour passer de PCVR à Standalone, bouton qui est le bienvenu : en effet, sur tous les casques Standalone/PCVR que j’ai utilisé, c’est toujours compliqué de passer d’un mode à l’autre.

Pimax Crystal standalone

VI. Manettes

Le casque est livré avec deux manettes qui sont satisfaisantes. La batterie est intégrée et se recharge à l’aide d’un port USB-C. C’est ni plus ni moins ce qu’on attend. La qualité de fabrication n’est à nouveau pas époustouflante, mais une fois en main, aucun plastique ne fait défaut.

Pimax crystal manettes
Oui elles sont poussiéreuses…je ne les utilise pas souvent.

VII. Conclusion

Alors, est-ce que cette nouvelle génération de casques de réalité virtuelle relève le défi ? On a pu le voir : le Pimax Crystal n’est pas exempt de défauts. Mais la vraie question est de savoir ce que vaut réellement ce casque une fois sur la tête : et là je dois reconnaître qu’entre les couleurs, la fluidité et la netteté, l’expérience est réellement supérieure à toutes celles que j’ai pu connaître. On réalise un pas de plus vers la réalité avec ce casque, et c’est ce qui décidera probablement les mordus de simulation !

Pimax Crystal:

Une nouvelle ère pour la VR !

Ce casque est un pari sur l’avenir pour Pimax qui devra finaliser toutes les fonctionnalités de son casque pour pouvoir justifier de son prix !

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Evaluation finale :

Evaluation finale :
4 5 0 1
Le meilleur casque pour le Sim Racing ?
Le meilleur casque pour le Sim Racing ?
4/5
Total Score
  • Qualité de fabrication
    3/5 Neutral
    Ce n'est pas un net progrès par rapport à la génération précédente. Certe le casque est complexe, mais certains détails laissent à désirer au vu du prix.
  • Qualité d'image
    5/5 Amazing
    Impossible de mettre moins, c'est parfait !
  • Fluidité
    5/5 Amazing
    90Hz, c'est très bien. Au dessus c'est du luxe. Et imaginer dépasser les 120Hz, ce n'est de toute manière pas envisageable avec la génération de casques actuelle.
  • Confort
    4/5 Good
    Le casque est lourd mais se porte bien quand même.
  • Champ de vision
    3/5 Neutral
    En retrait par rapport à la génération précédente pour un prix largement plus conséquent... On pardonne quand même car la qualité d'image est incroyable !

Avantages

  • Netteté incroyable
  • Evolutif : une meilleure carte graphique vous donnera une meilleur image

Inconvénients

  • Finition
  • Surtout la finition
Passionné de bagnoles depuis tout petit ! J'ai appris les multiples déclinaisons de la Skyline R34 à travers les Gran Tursimo, jusqu'à découvrir GTR2 au volant d'un clavier. Quelques années plus tard je replonge corps et âmes dans le Sim Racing équipé d'un G27 qui me fera entrer dans le monde du DIY. Toujours à la recherche d'une immersion hors d'atteinte dans la réalité, je développe des projets que je prends soin de rendre accessibles à tout possesseur d'imprimante 3D !
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