Ajuster les pressions de pneus permet d’amener les pneus dans leur plage de températures optimales (70°-90°). Cela permet aussi d’ajuster le grip, le niveau d’usure, et la vmax.
La base :
Pas assez gonflé | Pression idéale | Trop gonflé |
+ température + de grip + usure + prédictible | – température – usure + Vmax + réactif |
La pression recommandée par le fabricant Pirelli est 29 psi (environ 2.0 bar), avec une plage de température de 70° à 90°. Pirelli sur-évalue légèrement les pressions, notamment parce que les pneus doivent convenir à des voitures plus ou moins lourdes, et aussi pour éviter les déchaussements. En pratique, les équipes roulent avec des pressions un peu plus faibles.
Plus les pneus sont gonflés, moins il y a de frottements entre le pneu est le sol. Le frottement, c’est le phénomène qui transforme la vitesse en chaleur, c’est d’ailleurs le principe du frein à disques.
C’est aussi pour cette raison qu’augmenter les pressions augmente la vitesse de pointe.
Attention, la température des disques de freins impacte aussi celle des pneus, surtout si les disques sont en surchauffe.
On peut aussi utiliser les pressions de pneu pour équilibrer le niveau de grip entre l’avant et l’arrière de la voiture, ainsi que les usures.
Règle :
- Diminuer la pression augmente la température.
- Augmenter la température (par un autre moyen : pincement, charge aérodynamique) augmente les pressions (voir explication plus bas)
- Pressions plus basses : plus de grip (jusqu’à un certain point), voiture moins réactive et plus prévisible, plus d’usure (car plus de frottement).
- Pressions plus élevées : moins de grip, voiture plus réactive et moins prévisible, moins d’usure, plus de vmax
Et avec la télémétrie Motec ?
Le Motec va nous permettre de surveiller l’évolution des pressions et des températures au cours de la session. Il est intéressant notamment de regarder où les maximums sont atteints, ainsi que d’étudier en détail les virages où la voiture est instable pour vérifier que cela ne vient pas de températures ou pressions trop basses ou trop hautes.
Et si on ne connaît pas la pression idéale ?
En théorie, la pression idéale est atteinte lorsque l’intérieur, le milieu et l’extérieur du pneu travaillent équitablement. Comment le savoir ? Il suffit de regarder leurs températures respectives. Si ces parties travaillent autant, elles auront les mêmes températures (plus ça travaille, plus ça chauffe).
Mais attention, du fait du carrossage, l’intérieur sera forcément plus chaud. Aussi on cherchera à avoir une répartition linéaire des températures : 76° (int), 73°(milieu), 70°(ext) est une bonne répartition, alors que 76°/75°/70° ne l’est pas (le centre travaille trop, il faut baisser la pression).
Et pour la température idéale ?
Uniquement au ressenti ! Impossible d’utiliser la télémétrie pour déterminer les valeurs idéales. Les températures idéales dépendent de la constitution des gommes. C’est généralement un paramètre que le fabricant fournit. Si ce n’est pas le cas, il faudra essayer différentes températures pour déterminer laquelle fonctionne le mieux.
Pourquoi augmenter la température augmente la pression ?
Globalement, deux phénomènes contraires régissent le comportement d’un pneu :
- PV = nRT (équation des gazs parfaits). Cette équation dit que dans un volume (une bouteille, un pneu), si la pression augmente, la température augmente elle aussi, et inversement (si la température augmente, la pression augmente aussi). Au vu de cette équation, augmenter la pression devrait augementer la température des pneus.
- Sauf que si on diminue la pression, le pneu va plus se déformer, donc il va y avoir plus de frottements avec le sol, donc plus de chaleur créée, donc plus de température. C’est ce phénomène qui est le plus important.
Vos pressions sont bonnes ? Alors c’est le moment de s’intéresser au carrossage !
Merci pour ses informations très utile.